La « traite d’Anjou »
constituait une particularité locale : ce droit, appelé
aussi « imposition foraine d’Anjou »
appartenait au roi et avait été aliéné à des particuliers (ordonnance du 2 novembre 1524).
Il consistait à lever
des taxes sur les vins,
les toiles et autres
marchandises qui sortaient vers la Bretagne par les bureaux du duché d’Anjou, Thouars et Beaumont et des villes de Mayenne, Laval et Ernée. Sur le vin, la taxe était de de
vingt sols par pipe. Sur les autres marchandises, le droit
était de 12 deniers par livre de valeur, selon des tarifs
anciennement établis (22 avril 1542) et réactualisé jusqu’en 1782. Quand les marchandises qui se présentaient aux
bureaux n’étaient pas tarifées, l’usage était de prendre
pour la traite par terre la moitié du tarif de 1664. Toutefois, nul registre
n’était tenu pour ces droits particuliers. Les commis en
comptaient sur des feuilles volantes qu’ils déchiraient
ensuite. Traites par terre et trépas de Loire semblaient produire
80 000 livres par an, ce qui engagea le Contrôle général
des finances à regarder cette régie comme intolérable et
devant être réunie à la Ferme générale. Terray, ministre
des finances de Louis XV, fit adopter un arrêt (30
décembre 1771) pour réunir la
traite d’Anjou à la
Couronne au profit du roi. Le petit-fils de Louis XV,
Louis-Stanislas-Xavier de France, apanagé en avril 1771, contesta néanmoins cette
réunion et obtint d’être maintenu dans la jouissance de ce
droit. Les bureaux pour le paiement étaient établis depuis
1524 (confirmation en
1703) à Saumur,
Montreuil, Belay, le Pont de Cée, Rochefort, Chalonnes,
Chemillé, Beaupreau, La Pommeraye, Saint-Florent-le Vieil,
Bouzillé, Ingrandes,
Savonnières, Bouchemaine, Angers, Briollay, Moranne,
Sablé, Matheflon, Durtal, La Flèche, Mayenne, Laval,
Château-Gontier, La Juée, Bossé, Saint-Denis d’Anjou, Châteauneuf, Le Lion-d’Angers, Louvaine,
Craon, Pouancé, Segré et Candé, soit 34 bureaux en tout.