Bande, banditisme
Notons que des bandes originellement organisées
pour le faux-saunage pouvaient se transformer en «
Mandrin » : nous repérons dans les archives du Rhône de
tels contrebandiers, « huit à neuf bien montés et armés de
fusils à deux coups, ayant des valises offrant de
l’indienne et se disant enfants de Mandrin », qui
pratiquèrent le rançonnage en juin 1756. Or, d’après le directeur des fermes de Lyon, il s’agissait de
faux-sauniers de l’Auvergne. L’incident révèle la postérité du célèbre
bandit. De fait, la décennie 1760
connut encore d’importants épisodes de banditisme
aux frontières de l’est du royaume. Pour le contrer, Louis
XV autorisa les Fermiers généraux à mettre sur pieds des
troupes de cavaliers habillés, armés, montés uniformément
et composés de sujets d’élite. Choiseul donna des ordres
aux intendants pour que ces nouvelles brigades fussent
fournies en vivres et fourrages, des armes. L’une de 100
hommes fut établie dans le Dauphiné, l’autre de 50 hommes en Franche-Comté. Cette collaboration militaire resserra plus
étroitement encore les liens de la compagnie des Fermiers,
subrogée dans les droits du roi, avec l’Etat. Le trafic
international illégal de tabac ou d’indiennes ne
fléchit pas pour autant, mais le phénomène de bandes prit
un tour politique. Les événements survenus entre Sedan et Bouillon en 1776-1777
témoignaient d’une attitude de défi qui mettait en
cause les autorités au-delà de la seule question
douanière.
Sources et références bibliographiques:
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Sources archivistiques:
- AD Doubs, 1C 1312, correspondance de l’intendant, année 1762, dont lettre de Bertin du 1er juin et lettre de Choiseul du 18 juin 1762.
- AD Rhône, 5C 2, Correspondance du directeur des fermes de Lyon, lettre du 17 juillet 1756.
- AN, G7 1170, Procès-verbal de la visite de Salua, inspecteur des fermes du département d’Auvergne et du Rouergue, 1709.
-
Sources imprimées:
- A. M. de Boislisle, Correspondance des contrôleurs généraux avec les intendants de province, t. 2, Paris, 1883, p. 328, n° 1041.
-
Bibliographie scientifique:
- Philippe Savoie, « Contrebande et contrebandiers dans l'Ouest et le Centre de la France : les archives de la Commission de Saumur (1742-1789), mémoire de maîtrise sous la direction de Daniel Roche, Université Paris VII, 1975.
- Micheline Huvet-Martinet, « La répression du faux-saunage dans la France de l'Ouest et du Centre à la fin de l'Ancien Régime (1764-1789) », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, t. 84, n. 2, 1977, p. 423-443.
- N. Lianders, « Smuggling Bands in Eighteenth-Century France », Ph. D., Harvard University, 1981.
- Jean-Pierre Surrault, Gabelle, gabelous et faux-sauniers en Bas Berry, Revue de Académie du Centre, 1987, p. 92-127.
- Nicolas Shapira, « Contrebandes et contrebandiers dans le Nord et l’Est de la France, 1740-1789, mémoire de l’université de Paris 1.
- Jean Nicolas, La rébellion française. Mouvements populaires et conscience sociale, 1661-1789, Paris, Seuil, 2002.
- André Ferrer, Tabac, sel, indiennes. Douanes et contrebande en Franche-Comté au XVIIIe siècle, Besançon, Annales littéraires de l’Université de Franche-Comté, n° 734, Diffusion Les Belles-Lettres, 2002.
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- Harald Deceulaer, « Violence, magie populaire et contrats transfrontaliers. L’environnement économique, sociale, politique et culturel d’un contrebandier flamand au XVIIIe siècle », dans G. Béaur, H. Bonin, C. Lemercier, Fraude, contrefaçon et contrebande de l’Antiquité à nos jours, Paris, Genève, Droz, 2017, p. 61-89.
Bande, banditisme » (2023) in Marie-Laure Legay, Thomas Boullu (dir.), Dictionnaire Numérique de la Ferme générale, https://fermege.meshs.fr.
Date de consultation : 22/12/2024
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