Entre Artois et Picardie, l’Authie formait une barrière naturelle
susceptible d’une intense activité frauduleuse tant pour
le sel que pour le tabac. L’intendant exigea
donc en décembre 1714 que les
gens de loi indiquent au bas des rôles par quel endroit
sur la rivière les voitures de sel avaient l’intention de
passer, afin de faciliter le contrôle. Un plan des gués
fut établi en conséquence. Ces postes de contrôle
furent détruits par le feu en
1774 par un acte rébellionnaire mené par
les deux frères Lameth, nobles libéraux qui
protestaient contre l’arrestation d’un fraudeur de
tabac. Par ailleurs, il fallut définir les
paroisses en pays d’aides et
celles qui demeuraient exemptes de ces droits. Les lettres
patentes du 13 avril 1743
séparèrent Argoules, Dominois, Petit-Chemin, Uzon, Abbaye
de Valloires, Verton, Merlimont, Groffliers, Saint-Aubin,
Waban, Wailly-Beaucamp, Nampont, Berck, Tigny-Noyelle,
Conchil le Temple, Baillon, Dompierre sur Authie, La Broye
et Willencourt, toutes paroisses rattachées à la
Picardie, c’est-à-dire en pays d’aides.
Furent rattachés à l’Artois, les
lieux de Dompierre, La Broye et Willencourt situés de
l’autre côté de la rivière, rive droite, mais aussi les
paroisses de Vaulx, Haravesnes, Raye, Rapechy, Noeux,
Rollepot, Ligny-Rache, Ducras, Fortel, Ligny-prieuré,
Quesnoy, Fondeval, Caveron, Duplanty, Dufedoy, Brimeux,
Lespineux, Villers-L’Hôpital, et abbaye de Dommartin.