Marie-Laure Legay
-1733 : 62 834 livres
-1734 : 52 012 livres
-1735 : 59 001 livres
-1736 : 46 867 livres
-1737 : 55 680 livres
-1739 : 66 000 livres
-1740 : 56 000 livres
-1741 : 59 100 livres
Net,
c’est-à-dire en déduisant la valeur des marchandises
échangées, la traite de Tadoussac revenait bon an mal an à
quelques milliers de livres, argent de France. Le bénéfice
se comptait au terme de la campagne de traite
(juin-octobre). Il correspondait à ce qui restait en
magasin. En 1732, la valeur
des marchandises au moment de l’inventaire montait à
12 744 livres et se répartissait comme suit : Tadoussac :
3 508 livres ; Chicoutimi : 5 232 livres ; Ilets de
Jérémie : 2 880 livres ; Rivière Moïsie :1 124 livres,
argent de France. Comme l’indiquait Cugnet, « le profit de
la traite de Tadoussac se réduit chaque année aux
marchandises qui restent dans les postes pour
l’exploitation de l’année suivante ». Toutefois, à la
différence des autres traites de pelleterie que le roi
concédait aux postes de Détroit, Michillimakinac ou dans
le pays de l’Illinois, les peaux du Domaine ne réglait pas de taxes. Lorsque la
compagnie d’Occident obtint la vente exclusive des castors
(1717), la traite du Domaine
de Tadoussac pouvait lui être livrée dans les magasins de
Montréal. Cette traite connut des aléas
de gestion. Elle était concurrencée par les coureurs des
bois qui empiétaient sur le Domaine, mais aussi par les traites
anglaises. « Les sauvages du Domaine se prétendent aussi
libres que tous leurs semblables des environs, au moyen de
quoy ils vont où il leur plait de traitter, soit aux
Trois-Rivières, soit à Baliscan, à Termiscaming, à la Baie
d’Hudson ; ceux de la Rivière Moisy vont traitter aux
différents postes de Migan, et de plus, les propriétaires
de ces endroits envoient leurs traitteurs jusqu’au sein du
Domaine du Roy », lit-on dans un mémoire de 1746. Outre la difficulté de
fidéliser les Amérindiens, il fallut compter avec les
mortalités importantes des Indiens, avec la cherté des
marchandises, notamment lorsque les récoltes viticoles
étaient mauvaises en métropole, l’épuisement des
ressources, malgré l’interdiction de tuer les jeunes
castors. Cugnet, qui avait la traite à bail depuis 1737 pour la somme de 4 500
livres, justifia ses choix de gestion (établissements de
nouveaux postes aux lacs de Manicouagan et de Naskapis ;
établissement de pêches de marsouins…), mais il fit
faillite en 1742 à cause de ses
prêts dans les forges de Saint-Maurice. Finalement, la
traite de Tadoussac constitua bien une des ressources
majeures du domaine d’Occident, avec les droits à l’entrée sur les boissons, mais
sa valeur demeurait très insuffisante pour couvrir les
dépenses civiles et militaires sur place.
Sources et références bibliographiques:
Marie-Laure Legay, « Traite de Tadoussac » (2023) in Marie-Laure Legay, Thomas Boullu (dir.), Dictionnaire Numérique de la Ferme générale, https://fermege.meshs.fr.
Date de consultation : 20/05/2024
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