Dauphiné
« Tableau des greniers à sel des petites gabelles, de leurs ventes respectives, et du prix auquel il se vend en chacun», Encyclopédie méthodique ou par ordre de matières ; par une société de gens de lettres, de savans et d’artistes, Finances, Paris, Panckouke, 1784-1785, « Grenier à sel », p. 435.
Province réputée étrangère, le Dauphiné est soumis à ce titre, pour
toutes les marchandises sauf le sel et les menues
denrées comestibles (œufs, beurre, volaille, gibier et autres) portées « à bras »
sur les marchés, aux droits d’entrée et de sortie concernant toutes les provinces
qui l’entourent (Provence, Languedoc, Vivarais, Lyonnais, Forez,
Beaujolais et Bresse) ainsi que les pays étrangers
(Levant, Espagne,
Italie, Savoie, Piémont). C’est l’objet de la douane de
Valence dont le
Dauphiné forme en quelque sorte le centre, laquelle, selon l’intendant Fontanieu, « en qualité de droit d’entrée
et de sortie, […] se perçoit sur tout ce qui entre en Dauphiné pour y rester, et sur ce qui en
sort tant pour les provinces du royaume que pour les pays etrangers ». Mais elle
est aussi un droit de passage ou de « péage » qui
porte « sur tout ce qui traverse cette province, monte ou descend le Rhosne dans l’etendue ou il est assujety a ce droit »
(depuis Saint-Genis jusqu’à l’embouchure de l’Ardèche) et peut se lever sur une
même marchandise « autant de fois qu’elle passe dans son etendue ». Ainsi, une
marchandise conduite de Provence ou Languedoc par le Rhône jusqu’au nord de Lyon paie deux fois la douane de Valence, la première fois aux premiers bureaux du Dauphiné rencontrés en
aval de Lyon, la seconde à ceux qui sont situés sur
le fleuve en amont de la ville. Sont aussi soumises à ce double prélèvement les
marchandises entrées en
Dauphiné et qui y sont « déballées ou commercées » avant de
poursuivre leur chemin, ou celles qui séjourneraient plus de quatre jours dans un
même lieu « sur la présomption qu’elles y ont été commercées » (Encyclopédie
méthodique, p. 751). Il en va de même pour celles qui sont transformées sur place
et ressortent ensuite du
Dauphiné : ainsi du fer conduit à Vienne et réexporté sous forme de
lames d’épée ou des laines devenues des draps. En revanche les chanvres portés en
rame dans la province ne paient que la moitié des droits en y entrant et l’autre
en en sortant car ils n’y sont que peignés ; quant aux marchandises qui ne
reçoivent en Dauphiné
qu’un simple apprêt, comme les draps apportés du Vivarais pour y être
teints et foulés, elles ne paient la douane qu’à l’entrée. Enfin, celles qui « y
passent debout sans y avoir été commercées » et qui sont accompagnées d’un
« acquit de payement » justifiant de leur lieu de
départ et de leur destination, en sont exemptes à la sortie du Dauphiné. Au total,
111 bureaux sont établis dans la province pour la perception des droits de la
douane de Valence qui, d’après l’intendant Bouchu, rapporte annuellement un million
de livres à la fin du XVIIe siècle mais est très critiquée pour ses entraves au
commerce et à la navigation sur le Rhône. Ces
bureaux sont particulièrement nombreux autour de certaines enclaves provençales ou
comtadines en Dauphiné, comme les sept communautés de la vallée de Rémuzat située entre le
Diois et les Baronnies et qui n’ont d’autre choix que de passer par le Dauphiné pour
communiquer avec le reste de la Provence ; il en va de même pour les
villages d’Aubres et des Pilles (Baronnies) ou pour la ville de Valréas, dans le Comtat. Certaines personnes ou catégories de denrées
sont cependant exemptées de la douane de Valence. Ainsi, le chapitre de Sisteron ne paie rien pour les grains provenant des
dîmes qui lui appartiennent en Dauphiné et qu’il fait passer à Sisteron. Les villages situés entre Lyon et le premier bureau de la douane situé à
Saint-Symphorien, à trois lieues à l’est de la ville (alors que le Dauphiné commence à la
sortie du faubourg lyonnais de La Guillotière) en sont pareillement exemptés pour
ce qu’ils portent à Lyon. Les habitants de la vallée de Pragelas jouissent
de l’exemption de la douane de Valence pour les
grains et bestiaux qu’ils font passer de leur vallée au finage voisin de
Pignerol et pour les vins qu’ils achètent à Pignerol. Les Savoyards
qui possèdent des terres en
Dauphiné et les font valoir par leurs mains en sont pareillement
exemptés pour les denrées qu’ils y recueillent (à condition de déclarer la
quantité de leur récolte et de prendre des « passavans »), alors que les Dauphinois qui exploitent des fonds en Savoie y sont
assujettis. Les Chartreux de Saint-Hugon en Savoie, qui possèdent des martinets
sur la rive savoyarde de la rivière de Bain (frontalière du Dauphiné), ne paient
pas la douane de Valence sur la mine de fer qu’ils
font venir du Dauphiné
mais bien sur le produit fini qu’ils envoient en Languedoc et en Provence – et qui est également soumis à la douane de Lyon. Au-delà de ces exemptions, les fermiers de la douane de Valence ont conclu des arrangements ou mis en place
des abonnements avec certaines communautés ou sur certaines marchandises. Ainsi,
les habitants de la vallée alpine de Château-Dauphin ont toujours refusé
l’établissement de bureaux ; ils paient 600 livres chaque année pour les droits de
la douane sur les denrées et marchandises qu’ils échangent avec le Piémont voisin.
Ceux de la vallée de Vitrolles, située en Provence mais complètement enclavée dans le Dauphiné, sont abonnés pour un montant de
220 livres pour les grains et bestiaux qu’ils échangent avec le Dauphiné. Les commis
de la Ferme générale permettent en outre aux
voituriers des sels d’entreposer à Valence l’avoine
qu’ils font venir de Lyon pour la nourriture de leurs
chevaux en ne payant qu’une seule fois les droits. Les cocons de vers à soie qui
passent du Vivarais en
Dauphiné pour y être filés bénéficient d’une déduction mais la soie
qui ressort de la province à destination de Lyon paie
les droits entiers.
L’impérialisme commercial que la place lyonnaise prétend
exercer sur les circulations marchandes en Dauphiné repose depuis le XVIe siècle sur
un système de tarifs douaniers très avantageux. Initialement établie par François
Ier (1540) sur les étoffes de soie, d’or et d’argent
venant de l’étranger avec pour intention de protéger la manufacture lyonnaise, la
douane de Lyon a été peu à peu étendue à la soie
elle-même puis à toutes les marchandises françaises et étrangères se rendant à
Lyon pour y être consommées ou réexportées. Y sont
soumises les marchandises dauphinoises exportées vers Lyon, le Lyonnais, le Forez et l’Auvergne ou vers le territoire des cinq grosses fermes. La douane de Lyon pèse aussi sur les biens
importés en Dauphiné
depuis l’extérieur, qui doivent transiter par Lyon pour y être contrôlés, à l’exception de ceux qui sont produits en Savoie et
dans le Piémont et sont destinés à être consommés en Dauphiné (arrêt du conseil du 8 avril
1673). Les marchandises qui arrivent d’Italie ont
par exemple pour obligation de passer par le Pont-de-Beauvoisin avant d’être portées à Lyon. Seules celles qui s’échangent avec la Provence et le Languedoc, soumis au même régime douanier que Lyon,
en sont exemptées.
Pareille exemption vaut pour les échanges entre le Dauphiné et la Principauté d’Orange et
le Comtat Venaissin, sauf pour ce qui
concerne les étoffes de soie. La douane de Lyon ne se lève pas non plus sur les marchandises originaires du Dauphiné ou qui y sont
fabriquées lorsqu’elles sont portées immédiatement à l’étranger, à l’exception des
étoffes de soie qui sont dans ce cas assujetties au passage par la ville de Lyon. Jusqu’en 1603, le seul bureau de recette était situé à Lyon, où toutes les marchandises devaient être portées.
À compter du bail passé avec Charles Duhan le 23 septembre 1604, il a été permis aux fermiers d’établir autour de la ville d’autres
bureaux de perception, plus commodes pour les marchands : leur nombre s’élève
jusqu’à 167, dont 53 du côté du Dauphiné. Destinés à lutter contre la
contrebande, ces bureaux obliques évitent
aux marchandises de longs détours jusqu’à Lyon et les
marchands lyonnais cherchent vainement, tout au long du XVIIe siècle, à les faire
interdire ou à en limiter le nombre. Quant aux marchands dauphinois, ils ne
cessent de se plaindre des entraves lyonnaises à la liberté du commerce de leur
province et des abus commis par les gardes établis sur le Rhône. En
vertu d’un compromis trouvé en 1682, les bureaux
obliques sont maintenus et seuls les soies, draps d’or et d’argent, drogueries,
épiceries et marchandises de Genève doivent être portés à Lyon en droiture. Les années 1770
- 1780 voient à nouveau se multiplier les plaintes des
négociants dauphinois, soutenus par les commerçants de villes comme Vienne, Crest
ou Dieulefit, contre la Ferme ; une insurrection
éclate même à Romans en 1776-1777.
En plus de la douane de Lyon et de celle de
Valence, le Dauphiné est soumis à la foraine, qui est le droit à payer par les
marchandises sortant de provinces où les aides sont
établies, comme le Languedoc et la Provence, mais aussi du Comtat, pour entrer dans
les provinces où elles n’ont pas cours, ce qui est le cas du Dauphiné – considéré
sur ce point comme une province purement étrangère. La foraine est également due sur les marchandises et denrées transportées à
l’intérieur même du Dauphiné
par le Rhône sur sa portion considérée
comme appartenant au Languedoc – soit en aval de Serrières, dernier bureau en remontant le Rhône avant
la limite entre le Vivarais et le Lyonnais –, les contestations
relevant en appel de la cour des aides de Montpellier. En revanche elle ne se lève pas sur ce qui sort du Dauphiné par voie de
terre pour aller en Languedoc, en Provence, dans le Comtat ou encore vers
l’étranger sans passer par le Rhône ni par la
Provence. Elle n’est pas due non plus sur ce qui est transporté du Dauphiné vers Lyon, le Lyonnais, le
Forez et les autres provinces du royaume où les aides
ont cours, à condition pour les voituriers de se munir d’un acquit à caution. Les marchandises qui vont de Lyon en Dauphiné paient à Lyon la rêve et non la foraine, tout comme celles qui, venant d’Auvergne ou d’autres provinces, traversent le Forez ou le Lyonnais pour passer en Dauphiné. Là aussi, certaines
marchandises bénéficient d’allègements des droits perçus : celles qui empruntent
la rivière d’Isère puis le Rhône à destination de
Valence ne paient que la moitié des droits, afin d’inciter les voituriers à
emprunter la voie fluviale ;
les clous et produits de quincaillerie, les articles de bonneterie et les draps
originaires de Forez, du Languedoc ou du Velay jouissent également d’un tarif préférentiel lorsqu’ils
entrent en Dauphiné
par les bureaux de Serrières
et Andance en Vivarais ; il en est de même pour les
draperies de Provence ou du Vivarais qui vont en Dauphiné pour y être foulées et en
ressortent ensuite ; le bétail passant de Provence en Dauphiné
est également exempté de la foraine à
compter de 1763. Le tarif de la foraine varie considérablement d’une marchandise à l’autre (10 sols la
livre sur les étoffes de soie, 6 livres 5 sols sur le quintal de draps contre
seulement 2 sols 3 deniers sur le quintal de froment) et les subtilités de sa
perception « derangent infiniment le commerce » entre la province du Dauphiné et ses
voisines, les privant, selon l’intendant
Fontanieu, « des secours qu’elles se donneroient mutuellement » en période de
disette. Sont aussi dénoncés les abus des employés des fermiers, en particulier
pour les denrées qui circulent sur le Rhône.
Plusieurs autres droits plus ou moins anciens sont également perçus en Dauphiné. Les droits
domaniaux (contrôle, amortissement, formule,
droits de greffe, hypothèques, domaines affermés ou engagés) rapportent en 1777 la somme considérable de 1 900 000 livres. Le denier Saint-André, très ancien, dépendait du domaine avant d’être réuni à la foraine par arrêt du Conseil du 10 juin 1666
; il est levé tout le long du Rhône, depuis
le Vivarais jusqu’à la Méditerranée, sur les marchandises qui remontent,
descendent ou traversent le fleuve mais sa perception dépend de leur origine et de
leur destination. Pour ne donner que quelques exemples, ce qui descend de Lyon vers le Dauphiné y est soumis, mais pas ce qui est
transporté du Dauphiné
à Lyon. Les marchandises sortant de Beaucaire en temps de foire en sont exemptes. Quant
à celles qui remontent ou descendent le Rhône à
destination du Dauphiné, elles sont imposées dans un unique bureau situé à Ancône. En 1705 ont par ailleurs été institués des droits sur les
huiles et les savons qui se perçoivent aux environs
des fabriques établies dans la province ou dans les bureaux d’entrée du royaume
quand ils arrivent de l’étranger. À compter de 1715,
le Dauphiné est
partiellement déchargé de ce droit en échange du versement annuel de la somme de 7
000 livres à l’adjudicataire. En 1724, un droit de marque
est instauré sur les fers, aciers, quincaillerie et mine de fer qui entrent en
Dauphiné
depuis la Savoie ou d’autres pays étrangers, ou qui en sortent à destination de la
Savoie, de la Provence, du Languedoc, du Vivarais, du Forez et du Lyonnais. Des bureaux de perception sont établis tant à l’entrée que dans l’intérieur de
la province, au plus près des forges. À ces différents droits viennent s’ajouter
des augmentations comme les quatre sols pour livre établis en
1705 et 1715. Enfin, un certain nombre de
péages sont perçus sur l’Isère et le Rhône par des particuliers ou des communautés
religieuses, à l’image du seigneur de Pizançon qui jouit d’un droit de péage par terre et par eau sur l’Isère.
Charles Boucher
d’Orsay, intendant du Dauphiné de 1715
à 1724, envoie en 1722
au contrôleur général un riche mémoire présentant avec une grande
précision l’administration de la fiscalité indirecte dans sa province. Depuis
1628, la province est dotée pour l’administration
des traites et gabelles de deux directions, Grenoble et Valence.
De la direction de Valence
dépendent deux contrôles généraux, celui du Rhône
(21 bureaux des traites) et celui des Baronnies (42 bureaux). Quant à la direction de Grenoble,
elle se divise elle aussi en deux contrôles généraux, celui de Grésivaudan (24
bureaux) et celui des Montagnes (18 bureaux). Moins de dix ans plus
tard, vers 1731, Fontanieu note dans son mémoire sur
les fermes du roi en
Dauphiné l’existence de 86 bureaux des traites dans toute la province, dont 42 dans la direction de Valence (20
dans le Rhône échelonnés le long du fleuve entre
Saint-Symphorien au nord et Pierrelatte au sud, mais seulement 22 dans les
Baronnies, répartis le long de la frontière provençale entre Pierrelatte et
Montfroc) et 44 dans celle de Grenoble (25 en
Grésivaudan bordant la frontière avec la Savoie jusqu’au Rhône ; 19 dans les Montagnes formant une ligne à l’est du côté du
Piémont et du Marquisat de Saluces, et au sud le long de la vallée de Barcelonnette rattachée en décembre 1714 à la Provence). L’explication de cette forte
diminution du nombre de bureaux dans les Baronnies tient au fait que la ligne
intérieure de ces bureaux, qui servait à surveiller les différentes enclaves
comtadines ou provençales en
Dauphiné et coûtait fort cher à la Ferme, a été supprimée au début de l’année 1728 au
profit d’abonnements passés avec les habitants de ces différentes communautés.
Fontanieu mentionne également la présence en Dauphiné de quatre brigades des traites, soit une à
Vienne et trois dans le Grésivaudan. La province comprend par ailleurs six sièges
de douane, situés à Grenoble, Veynes, Valence, au Buis, à Montélimar et à Briançon. Chacun
de ces sièges est composé d’un président juge de la douane, d’un lieutenant, d’un
procureur du roi et d’un greffier, ainsi que d’un substitut du procureur du roi,
comme dans les autres sièges royaux. Quant aux six bureaux d’élection créés à Grenoble, Vienne, Valence, Montélimar, Gap et Romans suite à la suppression des États provinciaux en 1628,
ils jugent en première instance les affaires relatives aux tailles, mais ont
également la connaissance des contraventions touchant à la ferme du tabac.
Province réputée étrangère, le
Dauphiné fait aussi partie, comme tout un grand quart sud-est du
royaume, des pays de petite gabelle. Au-delà de
ses usages habituels, le sel y est une denrée
particulièrement essentielle dans les hautes vallées, en raison de l’importance de
l’élevage local et de la transhumance estivale des troupeaux provençaux vers les
alpages du Haut-Dauphiné. Le prix du sel, ainsi que les privilèges
obtenus sur celui-ci par certaines communautés, constituent par conséquent un
enjeu récurrent dans les relations que les habitants de ces vallées ou leurs
intendants entretiennent avec les contrôleurs généraux des finances ou les
représentants de la Ferme dans la province. À
plusieurs reprises au cours du XVIIIe siècle, les intendants (Fontanieu puis Caze de La Bove) se plaignent ainsi du tarif
trop élevé du sel qui incite les bergers provençaux à
préférer les alpages piémontais – fournis à bas prix en sel de France par le roi
lui-même.L’appartenance de la province aux pays de petite gabelle se traduit par l’obligation faite à tous les habitants de venir
prendre dans le grenier de leur choix « tout le
Sel qu’il leur conviendra pour leur provision,
salaison de Chairs Poisson, usage nécessité de leur famille », avec défense
« d’user d’aucun autre Sel » à peine de 100 livres d’amende (édit de février
1664). Il n’y a donc pas, comme dans
les pays de grande gabelle, d’achat obligatoire
d’une quantité imposée par les autorités. Le prélèvement sur l’économie de la
province n’en est pas moins important, puisqu’il est à peu près équivalent, à la
fin du XVIIe siècle, à celui de la taille. Dans son mémoire de
1698, l’intendant Étienne-Jean
Bouchu estime la consommation annuelle de sel de la
province à 55 000 minots, « y comprise celle qui
s’y fait par les bestiaux auxquels l’expériance a fait voir qu’il est d’une
nécessité indispensable d’en donner de tems en tems pour les faire profiter ». Une
telle quantité – sans doute sous-estimée par l’intendant si l’on tient compte du sel de contrebande – représente pour les gabelles un produit annuel de 1 336 500 livres. Le
sel se vend alors en Dauphiné 24 livres 16 sols le minot. Quant à Caze de La Bove, il estime en 1777 la consommation du sel
dans la province à 80 000 minots pour un produit
total de 2 400 000 livres.Le coût du transport, très lent et assuré par des
muletiers, ainsi que l’ajout de différentes charges, grèvent lourdement le prix de
vente de ce produit par rapport à son prix d’achat au salin. Au prix « principal »
du sel viennent en effet s’additionner des « droits
accessoires » dont certains font partie du bail de la Ferme générale et d’autres appartiennent à des provinces,
villes, corps et communautés, ou particuliers. Les voituriers qui approvisionnent
les greniers des montagnes doivent par ailleurs
acquitter, aux bureaux de Sisteron
et de Seynes, un droit d’imposition correspondant à la différence entre le prix du
sel de Dauphiné et celui de Provence – selon Fontanieu, cette différence s’élève au début des années 1730 à 4 livres. Dans son mémoire pour l’instruction du
duc de Bourgogne, Bouchu précise que « le
Dauphiné n’est fourni que du sel de Berre d’où il est porté par mer à Arles où il est conservé par un receveur et un controlleur qui tiennent
registre de l’entrée et de la sortie des sels ; de là
il est voituré par le Rosne aux principaux greniers du Dauphiné dont il se distribue dans tous
les autres ». Selon Charles Boucher d’Orsay, « les muletiers du Dauphiné qui vont
commercer en Provence ont la liberté d’en raporter du sel qu’ils
chargent à Marseille ou qu’ils acheptent au
grenier de Sisteron et de le
vendre en Dauphiné
en représentant au commis du fermier l’acquit du droit d’imposition étably à Sisteron et
à Seine ». Il leur est expressément défendu d’emprunter « des routes obliques ou
des chemins détournés », sous peine d’être accusés de faux-saunage.
Tandis que le sel destiné aux greniers du
département des Montagnes remonte la vallée de la Durance, celui qui
approvisionne les contrôles généraux du Rhône,
des Baronnies et de Grésivaudan arrive par le Rhône jusqu’à Valence (puis l’Isère jusqu’à
Grenoble), d’où il est ensuite voituré par
terre jusqu’aux différents greniers. Il voyage dans des sacs ficelés et plombés.
Le sel venait jusqu’au milieu du XVIIe siècle de Peccais, plus éloigné, ce qui donne tout son sens à
l’interjection « Vai-t-en à Pecai », qui signifiait
en Dauphiné « va
au diable ». Une déclaration
du roi du 28 novembre 1713 impose de mesurer le sel, à son départ des salins puis à son arrivée dans
les greniers, à l’aide d’une trémie, alors que l’opération s’effectuait
auparavant à la pelle. Les mesures – minot, demi-minot, quart et demi-quart – sont identiques à celles qui sont
utilisées dans les pays de grande gabelle ; elles
sont « échantillées », à Lyon, en présence des
visiteurs et des autres officiers des gabelles.
Les archives de la vallée du Queyras conservent ainsi un procès-verbal très détaillé, daté du 20 août
1714, portant vérification, par les consuls de la
vallée et le contrôleur des fermes au département des Montagnes François Rey, de
la « tremuye » installée au grenier de Château-Queyras
en exécution de la déclaration du roi. Dans son « Mémoire sur les gabelles de la province de Dauphiné » daté de
1722, l’un des successeurs de Bouchu, l’intendant Charles Boucher d’Orsay, apporte au
contrôleur général un certain nombre de précisions supplémentaires sur le statut
fiscal de la province. La petite gabelle qui s’y prélève diffère en effet « à
quelques égards », explique-t-il, de la petite gabelle ordinaire, ce qui fait « la
singularité de sa régie et le privilège
particulier de cette province ». Le point essentiel de ce privilège est que le
sel, dès qu’il est sorti des greniers du Roy, devient « libre et
commerçable ». Il est permis à quiconque de le revendre « de la manière qu’il luy
plaist sans estre assujetti […] à aucune commission du fermier, tarif, mesure
échantillée ny à aucune des formalités usitées dans les autres directions des
petites gabelles ». La seule condition est de se munir d’un « billet de gabellement » permettant de prouver que le sel a
été levé directement d’un grenier du Roi.
Cependant, sauf exceptions, cette obligation ne s’applique pas « à ceux qui lèvent
au grenier du Roy le sel
nécessaire pour leur consommation particulière », s’ils sont en mesure d’en
justifier lors des visites domiciliaires. Pour autant, ainsi que l’indique
Fontanieu quelques années plus tard, « la revente du sel de la troisieme main est deffendue en Dauphiné » : les particuliers qui
l’achètent auprès de revendeurs, eux-mêmes tenus de se fournir dans les greniers du roi, « ne peuvent s’en servir que pour
leur consommation et celle de leurs bestiaux » sous peine d’être punis « comme faux sauniers
». Les archives révèlent effectivement l’existence de ces revendeurs ou regrattiers dans un certain nombre de villes. Par
ailleurs, les greniers de la province n’ont aucun
arrondissement fixe, ce qui permet aux habitants de « gabeller » dans le grenier de leur choix. Enfin, l’usage de l’eau des
fontaines salées – sept en tout, situées en Diois, dans les Baronnies, dans
l’Embrunais et le Gapençais, et surveillées – ainsi que des sels de verrerie et de
salpêtre y est interdit.À ce privilège général, qui permet la coexistence de
plusieurs circuits de revente du sel, vient s’ajouter
le statut particulier de certaines enclaves ou de territoires au sein desquels le
sel est vendu beaucoup moins cher que dans le reste
de la province. Plusieurs communautés de Languedoc, de Provence ou du Comtat, qui sont enclavées dans le
Dauphiné ou en
sont limitrophes, ont ainsi le droit de prendre du sel
« a diminution de prix » dans les greniers de la
province : c’est le cas
des habitants de Mondragon et des Granges de la Motte autorisés à se fournir au
grenier de Pierrelatte, et de ceux d’Aubras
et du comté de Grignan
qui fréquentent le grenier du même
lieu. Quant aux habitants de la vallée de Rémuzat, distante de
plusieurs lieues de la Provence à laquelle ils appartiennent, ils peuvent s’approvisionner à Apt et
Sisteron. Enfin, les habitants du Haut-Comtat
ont le droit de prendre le sel dont ils ont besoin à
Avignon à raison de 8 livres 10 sols seulement
le minot en 1724 (contre
plus de 20 livres en
Dauphiné et 19 livres 7 sols 4 deniers dans ce même grenier lorsque le sel est vendu à des Dauphinois),
ce qui, selon Fontanieu, « occasionne un faux saunage considerable ». Les sujets du pape profitent en effet de cette
situation et de leur liberté d’acheter autant de sel
qu’ils le souhaitent pour revendre le surplus aux habitants du Dauphiné.À côté de ces
enclaves existent à compter de 1715 et jusqu’à la
Révolution deux territoires dont les privilèges
sur le prix du sel sont une conséquence indirecte de la guerre de Succession
d’Espagne. Le premier est
formé par la vallée de Barcelonnette
(Ubaye), cédée à la France par le traité d’Utrecht et réunie à la Provence par la déclaration du 13 décembre 1714. Le second fait partie du Haut-Dauphiné et correspond aux communautés bailliage de Briançon qui, particulièrement éprouvées par la guerre, se sont vu en
outre séparées en 1713 des trois vallées d’Oulx, du
Valcluson et de Château-Dauphin cédées au duc de Savoie. Afin d’y relancer l’élevage, il est décidé par un
arrêt du Conseil du 17 décembre 1715 de leur faire
délivrer « pendant quelque temps a un prix mediocre le sel dont ils auront besoin pour leur propre consommation
et celle de leurs bestiaux ». La nécessité pour la monarchie de s’assurer de la
loyauté des populations locales, qui font désormais frontière face au royaume de
Piémont-Sardaigne, doublée d’un lobbying efficace mené à Versailles par les
représentants du Briançonnais et du Queyras, expliquent que ce privilège soit régulièrement renouvelé tout au long
du XVIIIe siècle. Les habitants de ces deux vallées sont tenus de se fournir aux
greniers de Briançon et de Ville-Vieille
(transféré en 1703 à Château-Queyras « pour le mettre a
labry des incursions des Barbets »), approvisionnés par des muletiers à partir des
entrepôts de Marseille en
sel gris de Hyères et non de Berre, avec défense de « faire passer, vendre ou debiter dans les
communautés voisines ny aillieurs » le sel qu’ils y
auront acheté pour leur usage ou pour celui de leur bétail,« a peine d’estre poursuivis
et condamnés comme faux sauniers aux peines portées par les reglements des gabelles». À titre d’exemple, le sel s’y vend en effet,
jusqu’au 31 décembre 1718, au prix de 15 livres
seulement le minot – non compris les deux sols pour
livre et les droits manuels qui font monter le prix du minot à 17 livres 10 sols et 6 deniers – contre 26 livres, 6 sols, 6 deniers au
grenier d’Embrun et 25 livres, 4 sols et 6
deniers à celui de Gap. Au milieu des années 1780, le
sel se vend 24 livres 7 sols et 9 deniers le minot aux greniers de
Briançon et Ville-Vieille alors qu’il coûte 36 livres 15 sols 6 deniers le minot à Bourg d’Oisans et à Embrun. Dans ces
territoires où les accidents du relief et la rudesse du climat entravent la
surveillance, de tels différentiels de prix entre vallées pour un produit
essentiel au pastoralisme constituent évidemment une puissante incitation à la
fraude. La Savoie, où le sel de France se vend beaucoup moins cher qu’en Dauphiné, alimente également de puissants
courants « de reversement et de retour ». Du côté du Bas-Dauphiné ou de la
vallée de la Durance, le faux-saunage
s’effectue essentiellement depuis la Provence, le Comtat ou la Principauté d’Orange
ainsi que sur le Rhône, en particulier sur les
barques ou « gabeures » convoyant les sels destinés à la Savoie.La Ferme générale lutte tant bien que mal contre ce faux-saunage endémique. Les fermiers généraux
essaient par exemple d’aligner le prix du sel dans les
enclaves papales sur celui des provinces voisines pour réduire les incitations à
la fraude mais sans succès. Ils proposent également
de contrôler plus strictement la vente de sel afin
d’éviter que les Comtadins ne créent des stocks pour les revendre à leurs voisins,
sans y parvenir. À l’échelle du Dauphiné, seule la ville de Valence est dotée d’entrepôts
ou magasins à sel, au nombre de quatre, les fermiers généraux ayant, selon
Fontanieu, « reconnu leur utilité par leur scituation avantageuse sur le Rhosne a une demy lieue du confluent de ce fleuve et
de l’Izere ». Ils renferment à la fois du sel de Peccais, destiné à fournir le Lyonnais, le Vivarais, le Languedoc, la Savoie et la traite étrangère, et du sel de Berre pour approvisionner les greniers dauphinois. La porte de chaque entrepôt est
munie de trois serrures différentes : le directeur a les clés de l’une, le receveur celles de la seconde et le contrôleur
celles de la troisième. Afin de mettre un terme aux fraudes commises par les muletiers qui approvisionnent les greniers des Montagnes en sel de Hyères, Fontanieu propose sans succès, au début des
années 1730, d’établir à Grenoble un second entrepôt qui permettrait d’approvisionner l’ensemble
de la province en sel de Berre. Il existe à ce
moment-là vingt greniers en Dauphiné : cinq dans
le contrôle général du Rhône, deux dans celui des
Baronnies (soit sept greniers pour la direction de Valence),
neuf dans le contrôle général du Grésivaudan et quatre dans celui des Montagnes
(soit treize greniers pour la direction de Grenoble). Le bail de Forceville fait ensuite état de vingt-trois greniers en 1738 ; ils
sont vingt-cinq à la fin de l’Ancien Régime.
Sources et références bibliographiques:
-
Sources archivistiques:
- AN, G71291 : Ferme des tabacs (1708-1709) .
- AN, G234 : États de directions ou de département par tournées et arrondissements. Généralité de Grenoble, directions de Romans, Valence, Montélimar, 1787.
- BNF, Ms français 8351, fol. 136-213, « Mémoire de M. d’Orsay, intendant de la généralité de Grenoble fourni à M. le Controlleur general » (1722).
- BNF, Ms français 8360 : « Mémoires généraux sur toutes les fermes du Roy en Dauphiné », recueillis par M. de Fontanieu, vers 1731.
- BNF, Ms français 8476, « Memoire sur la contrebande », par Fontanieu, vers 1730.
- BNF Ms Fr 16660, fol. 1-10, « Description de Dauphiné, principalement des villes et autres lieux qui le composent et de la justice qui s’y administre et autres particularitez », 1643.
- AD Drôme, B 1304 : Commission du Conseil, à Valence.
- AD Hautes-Alpes, A 6, n° 94 : Déclaration portant peine de mort contre les Faux-Sauniers attroupez etamp; armés, 5 juillet 1704.
- AD Hautes-Alpes, A 7, n° 87 : Édit du Roy, portant règlement pour les Gabelles de Dauphiné etamp; de Provence. Donné à Paris au mois de février 1664.
- AD Hautes-Alpes, A 7, n° 89 : Déclaration du Roy servant de règlement pour les gabelles de Dauphiné. Donnée à Marly le 18e May 1706. Publiée etamp; registrée en Parlement à Grenoble le 23e juillet 1706.
- AD Hautes-Alpes, A 15, n° 56 : Arrest du Conseil et Lettres patentes sur iceluy. Portant Reglement sur le fait des Gabelles de Provence etamp; Dauphiné, 24 novembre 1722.
- AD Hautes-Alpes, A 18, n° 14 : Déclaration du Roi, donnée à Versailles le 2 août 1729, qui établit des peines contre les contrebandiers.
- AD Hautes-Alpes, A 26, n° 44 : Déclaration du Roi, du deux septembre mil sept cent soixante seize, qui renouvelle les dispositions des anciennes ordonnances rendues pour empêcher la contrebande.
- AD Hautes-Alpes, B 329 à 333 : Bailliage de Briançon. Traites et gabelles. Faux-saunage.
- AD Hautes-Alpes, C 2 : Intendance de Dauphiné. Statistique. Réponses des communautés des élections de Gap et de Grenoble aux 24 questions posées par les membres de la Commission intermédiaire des États de Dauphiné le 28 février 1789.
- AD Hautes-Alpes, E 389 : Délibérations de la vallée du Queyras, 20 août 1714.
- AD Isère, 2 C 21, « Mémoire sur l’état actuel de la Province de Dauphiné et les améliorations dont elle est susceptible » par l’intendant Caze de La Bove, 1787.
- AD Isère, 2 C 777 : États divers des péages du Dauphiné, 1676-1782.
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Sources imprimées:
- E 2130 : Arrêt du conseil rendu à Versailles le 31 mars 1733 portant création de la Commission de Valence, fol. 242-244.
- AD Hautes-Alpes, A 6, n° 94 : Déclaration portant peine de mort contre les Faux-Sauniers attroupez etamp; armés, 5 juillet 1704.
- Buterne, Dictionnaire de législation, de jurisprudence et de finances sur toutes les fermes-unies de France, tome premier, À Avignon, chez Louis Chambeau, 1763.
- Encyclopédie méthodique ou par ordre de matières ;par une société de gens de lettres, de savans et d’artistes, Finances, Paris, Panckoucke, 1784-1785.
- Joseph-Nicolas Guyot, Répertoire universel et raisonné de jurisprudence civile, criminelle, canonique et bénéficiale, Paris, Panckoucke et Dupuis, 1779, tome 28, article « Grenier à sel ».
- Moreau de Beaumont, Mémoires concernant les impositions et droits, Seconde Partie. Impositions etamp; droits en France, tome troisième, À Paris, de l’Imprimerie royale, 1769.
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Bibliographie scientifique:
- Sophie Bentin, Les enclaves du Haut-Comtat à l’époque moderne (1560-1791), thèse sous la direction Madeleine Ferrières soutenue à l’Université de Provence le 26 janvier 2007, 2 vol.
- Jean-François Bergier, Une histoire du sel, Paris, Presses universitaires de France, 1982.
- Bernard Bonnin et René Favier (dir.), L’intendance de Dauphiné en 1698 : édition critique du mémoire rédigé par l’intendant Etienne-Jean Bouchu pour l’instruction du duc de Bourgogne, Paris, Comité des travaux historiques et scientifiques, 2005.
- Marie-Hélène Bourquin et Emmanuel Hepp, Aspects de la contrebande au XVIIIe siècle, Paris, Presses Universitaires de France, 1969.
- Damien Delaye, Les péages de Pizançon et Charmagnieu : L’exemple d’une fiscalité fluviale aux XVIIe et XVIIIe siècles, Mémoire de Master 1 sous la direction d’Anne Béroujon soutenu à l’Université Pierre Mendès France de Grenoble en juin 2009.
- Marie-Laure Denis-Robinson, « Les états du Dauphiné et la ferme du sel de la province à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle », Bibliothèque de l'école des chartes. 1994, tome 152, n° 2, pp. 429-463.
- Boris Deschanel, « Pratiques commerciales et mutations frontalières dans le Dauphiné préindustriel (de 1713 à la Restauration) », Territoire en mouvement. Revue de géographie et aménagement [en ligne], 2016, n° 29.
- Georges Dubois, Une enquête de l’intendant dauphinois Fontanieu : « Mémoires généraux sur les productions et le commerce du Dauphiné », Grenoble, Imprimerie Allier père et fils, 1932.
- René Favier, « L’administration de la justice en Dauphiné sous l’Ancien Régime », Revue drômoise, n° 504, juin 2002, pp. 188-193.
- René Favier (dir.), Nouvelle histoire du Dauphiné. Une province face à sa mémoire, Grenoble, Glénat, 2007.
- René Favier, « Une province face à la contrebande dans la première moitié du XVIIIe siècle », Musée dauphinois. Mandrin. Malfaiteur ou bandit au grand cœur ?, 2005, pp. 11-22.
- René Favier, Les villes du Dauphiné aux XVIIe et XVIIIe, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, 1993.
- Jacques Le Goff, « Le sel dans les relations internationales au Moyen Âge et à l’époque moderne », in Michel Mollat (dir.), Le rôle du sel dans l’histoire, Paris, Presses universitaires de France, pp. 235-245.
- Marcel Marion, « Douane de Lyon », « Douane de Valence » et « Foraine », Dictionnaire des institutions de la France aux XVIIe et XVIIIe siècle, Paris, Picard, 1923, pp. 188-189, p. 241.
- Anne Montenach, Femmes, pouvoirs et contrebande dans les Alpes au XVIIIe siècle, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2017.
- René Moulinas, « Avignon, le Comtat Venaissin et la contrebande du sel au XVIIIe siècle », Études Héraultaises, 1983, n° 4, pp. 15-22.
- René Moulinas, « Problèmes d'une enclave dans la France d'Ancien Régime : Culture, commerce et contrebande du tabac dans le Comtat Venaissin et à Avignon au début du XVIIIe siècle », Provence historique, 1967, tome XVII, fascicule 67, pp. 3-31.
- J. Pasquier, L’impôt des gabelles en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, L. Larose etamp; L. Tenin, 1905.
- Laurent Surmely, « Le traité d’Utrecht et ses conséquences en Ubaye », HistoireS d’une frontière. 150ème anniversaire de l’annexion du Comté de Nice à la France, Puget-Rostang, Roudoule, 2010, pp. 82-107.
Anne Montenach et Cécile Bournat-Quérat, « Dauphiné » (2023) in Marie-Laure Legay, Thomas Boullu (dir.), Dictionnaire Numérique de la Ferme générale, https://fermege.meshs.fr.
Date de consultation : 22/12/2024
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