Béarn
Le Béarn, province réputée étrangère, était exempte des
droits de foraine pour les marchandises que ses habitants
faisaient venir des provinces du royaume pour leur
consommation depuis Henri IV. De même, elle tenait de ses
titres d’être exempte des droits de la traite domaniale du
Languedoc et de la traite foraine d’Arzac. En revanche, les droits de la
Coutume de Bayonne s’y
percevaient. Elle commerçait avec l’Espagne en exportant des
étoffes, mais aussi des bestiaux pour les boucheries de
Fontarabie, Pampelune et
Saint-Sébastien. Peu enclins à payer de tels droits,
certains marchands du Béarn s’en
affranchissaient. En 1773, à
Bayonne, l’un d’eux offrit six livres à deux hommes de
main pour précipiter en bas du pont et noyer le capitaine
général des Fermes du roi (A. Zink, d’après les archives
départementales des Landes). Au XVIIIe siècle, le
principal conflit qui opposa les Béarnais à la Ferme générale, en dehors des cas de
fraudes aux droits sur le tabac ou sur les traites,
concerna les droits réservés. La mise en œuvre du don « gratuit » de 1758 nécessita l’établissement
dans les villes de commis chargés de lever l’octroi pour
le compte du roi. Ce nouvel impôt indirect, comme tous
ceux établis par les nouvelles régies, fut finalement
abonné.
Sources et références bibliographiques:
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Sources archivistiques:
- AN, G1 83, dossier 11, « Direction d’Auch », 1788.
- AN, G1 95, dossier 19, arrêt du 13 novembre 1683 et ses conséquences.
- AN, G7 1148, instance entre Thomas Templier, fermier général des Cinq grosses fermes, et les syndics des Etats de Béarn, 1703.
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Sources imprimées:
- Arrêt du Conseil d’Etat portant réglement pour le contrôle des actes qui seront reçus par les jurats de la province de Béarn, contrôle des actes sous signature privée, petit scel des actes judiciaires et rôles des tailles, 29 avril 1721.
- Arrêt du Conseil d’Etat qui ordonne que les habitants du Béarn et du pays Basque qui font le commerce des bestiaux seront tenus de prendre des acquits à caution dans le lieu de l’enlèvement, lesquels ne pourront être déchargés que dans le lieu de la destination, 17 novembre 1733.
- Quatre jugements souverains rendus par M. de Pomereu, intendant en Navarre, Béarn Généralité d’Auch, les 13 14 aoust 1734. Contre plusieurs contrebandiers, faux-tabatiers, autres, convaincus de fraude, avec attroupement, port d’armes, rebellion assassinat : pour réparation de quoi, les uns sont condamnés à être pendus, d’autres aux Galères bannissement en la confiscation de leurs biens, amendes honorables pécuniaires.
- Arrêt du Conseil d’Etat qui fixe les deux abonnements à payer par la province de Béarn, à compter du 1er janvier 1782, pour tenir lieu de la perception des droits réservés, et de ceux de courtiers-jaugeurs, inspecteurs aux boissons et aux boucheries, 29 mai 1782.
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Bibliographie scientifique:
- A. Communay, Audijos : la gabelle en Gascogne. Documents inédits publiés pour la Société historique de Gascogne, Paris, H. Champion, 1893-1894.
- Maurice Bordes, D’Etigny et l’administration de l’intendance d’Auch (1761-1767), Auch, 1957.
- Marie-Pierrette Foursans-Bourdette, Economie et finances en Béarn au XVIIIe siècle, Bordeaux, Bière, 1963.
- Anne Zinc, Pays ou circonscriptions. Les collectivités territoriales de la France du Sud-Ouest sous l’Ancien régime, Paris, Publications de la Sorbonne, 2000.
- Nelly Hissung-Convert, “L’impôt sur le sel à Salies-de-Béarn, la fin d’un privilège ancien sous le Monarchie de Juillet”, Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, t. 121, n°267, 2009, p. 365-384.
Béarn » (2023) in Marie-Laure Legay, Thomas Boullu (dir.), Dictionnaire Numérique de la Ferme générale, https://fermege.meshs.fr.
Date de consultation : 22/12/2024
DOI :