Bon de masse
Pour parvenir à dégager un
tel surplus, il fallait que les préposés fussent capables,
lors des opérations de mesurage, de limiter les quantités
au maximum. L’avocat Darigrand dénonça les bons de masse en termes clairs :
« Qu’est-ce qu’un bon de masse ? C’est ce que tous ces
gens préposés à la distribution du sel au peuple ont eu
l’adresse de retrancher sur la portion de chacun ; c’est
le résultat de cent mille petites supercheries ; c’est
pour parvenir à trouver ce bon de masse que, sous prétexte
de marquer le sel, on y a mis plusieurs mesures de terre
ou d’ordures, que l’on a soin que la trémie ou entonnoir qui reçoit le sel pour
le verser par la gouge dans la mesure ne soit jamais trop
pleine, dans la crainte que le poids ne fasse précipiter
le sel avec trop de force ne l’entasse… ».
L’auteur du pamphlet considérait que « le partage
des bons de masse [est] un crime contre la Nation ».
Là encore, l’exagération de l’auteur doit être
soulignée, d’autant que les gratifications n’étaient
pas toujours réglées. Les officiers des
greniers à sel se plaignaient parfois d’en être privés
sous prétexte qu’ils n’avaient pas atteint la fixation
attendue. Ceux du grenier de
Lisieux ou du grenier de
Sainte-Suzanne par exemple, étaient dans
ce cas en 1769.
Sources et références bibliographiques:
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Sources archivistiques:
- AN, G1 23, f° 15, 1769.
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Sources imprimées:
- Délibération des fermiers généraux sur la fixation des ventes, les apurements et les bons de masse, 1710.
- Darigrand, L’anti-financier, 1763, p. 66.
Bon de masse » (2023) in Marie-Laure Legay, Thomas Boullu (dir.), Dictionnaire Numérique de la Ferme générale, https://fermege.meshs.fr.
Date de consultation : 21/11/2024
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