Touraine
Produits (en l.t.) des droits levés par les Fermes générales dans la généralité de Tours (1762), AD Indre-et-Loire, C 336 et BM de Tours, ms 1212
A cette date, les
lignes étaient ainsi formées : dans le ressort du contrôle
de Richelieu : la première ligne comprenait 119 hommes,
répartis en deux inspections ou capitaineries, celle de
Martaizé (57 hommes dont 8 à Orbé, 6 à cheval à
Saint-Léonard, 8 à Pas-de-Jeu, 8 à Chassigny, 6 à cheval à
Martaizé, 8 à La Chaussée, 6 à Les Perrières et 6 à
Verrue), et celle de Lencloître, soit 62 hommes en tout
pour les brigades de
Coussay (6), Lairault (6), Cernay (6),
Lencloître à cheval (6), La Jarrerie (6), Pas de Groie
(6), La Bruère (6), Châtellerault (6), pont d’Estrée (6)
et Pouthumé (6). La deuxième ligne comprenait 93 hommes,
répartis en deux inspections, celle de Loudun (42 hommes)
avec les brigades de
Basmenil (6), Ternay (6), La Bruyère
(8), Loudun (6), Rossay (6), Maulay (6) et Neuil (8) ; et
celle de Vellèches (51 hommes) avec les brigades de
Faye-la-Vineuse à cheval ou Saint-Jouin (6), Guénet (6),
La Marquiserie (8), Vellèches à cheval (6), la patache de Saint-Romain
(8), Les Bernadries (8) et la patache de Rives (8). La troisième ligne
comprenait 74 hommes sous la direction du capitaine de
l’inspection de Chinon, avec les brigades de Brezé
(6), Epiers (6), Faix (6), Roissé (6), Petit
ou grand Ormeau (8), Chavenay (6), Marsay (8), Grazais
(6), mais aussi les brigades de l’intérieur à Candes (8),
Chinon (8) et L’Isle-Bouchard (6). Dans le ressort du
contrôle de Loches, la première ligne comprenait 88 hommes
répartis entre l’inspection de Coussay (55 hommes) avec
les brigades de Beauregard
(6), Saint-Sauveur (6), es MinaudièresL (8), Coussay (8),
Messonneau (6), la patache
de La Roche-Posay (8), Moulin aux Moines (6) et Yseures
(6) ; l’inspection de Tournon-Saint-Martin (43 hommes)
comprenait les brigades suivantes : Baratières (6),
Varenne (6), La Pouzezières (6), Launay (6),
Tournon-Saint-Martin (6), Condom (6) et Preuilly-la-Ville
(6). La deuxième ligne s’organisait en une seule
inspection basée à Preuilly avec les brigades de Habilly
(6), Saint-Martin à cheval (6), Chaumussay
(8), Preuilly à pied (8), La Rocherau à cheval (6),
Martizay à pied (8) et Lingé à cheval (6), soit en tout 49
hommes. La troisième ligne en revanche s’organisait en
deux inspections, celle de Nouâtre, soit 58 hommes
répartis entre les
brigades de Champigny (8), La
Chevalerie (8), Chezelles (6), Rilly (6), Draché à cheval
(6), Civray à cheval (6), la patache de Nouâtre (8) et la brigade du
Port-de-Piles (9) ; dans le ressort de l’inspection de
Saint-Flovier, on comptait 55 hommes répartis entre les
brigades de Cussay
(8), Ferrières à cheval (6), Sainte-Juliette
à pied (6), Saint-Flovier (6), La Bretière (6),
Cléré-du-Bois (6), Mars (6), Villiers (6) et Chatillon à
cheval (4). Enfin, le contrôle général de Tours
entretenait, sur la recette générale du tabac, un capitaine, un
brigadier, un sous-brigadier et 9 gardes, ainsi que deux
brigades installées à Langeais (6 brigadiers à pied) et à
La Chapelle Blanche (6), soit en tout 24 hommes. Pour
défendre ces lignes, la Ferme générale entretenait au
total 596 hommes pour un coût annuel de 243 040 livres.
Malgré tout, les faux-sauniers ramenaient des salorgues du
Poitou quantités de sel qui limitaient les profits de
la Ferme générale. Les femmes notamment, passaient les lignes avec des chevaux
chargés de sel, ce qui engagea le gouvernement à établir
pour elles une prison à Sainte-Maure, maison de force très
vite débordée par le nombre de détenues et finalement
supprimées en 1727.
Les aides
taxaient plus lourdement les habitants de Touraine
(595 900 livres de recettes en 1762 dans les six élections de la province, soit 2, 1
livres par habitant), que ceux de l’Anjou (1, 7) et du Maine (1, 3). Ce fut toutefois sur
l’idée que les denrées n’étaient pas chères en Touraine
que Louis XV ordonna le retrait des troupes du Canada défaites en 1762 dans cette province.
Contre ces taxes à la consommation, les habitants
tentèrent de se défendre. La ville de Tours
requéra contre la visite des commis par exemple. Elle dut
toutefois accepter le règlement défini en février 1731 autorisant de telles
visites lorsque la consommation, évaluée à l’entrée de la
ville, était jugée suspecte.
Bien que la Touraine n’eût pas
de direction des traites, des droits étaient enregistrés à
Tours. La recette s’élevait en 1762 à 137 777 livres.
Sources et références bibliographiques:
-
Sources archivistiques:
- AN, G1 73 : personnel, Direction des gabelles de Tours (bail de Mager).
- AD Indre-et-Loire, C 336, manuscrit « Description des trois provinces de Touraine, Maine, Anjou et dénombrement de leur population (1762-1766) », 775 p..
- BM Tours, Ms 1212 .
-
Sources imprimées:
- Lettres patentes qui ordonnent l'establissement d'une maison de force dans la ville de Sainte-Maure en Touraine, pour y renfermer les faux-saunières, données à Versailles, 8 janvier 1723.
- Édit du roi portant suppression des greniers à sel établis dans la ville et bourgs de Saint-Calais, Bourgeüil et Bony, établissement de nouveaux greniers dans les villes de Vihiers, Loudun, Mirbeau, Aubigny et Malesherbes… et règlement pour l'arrondissement des ressorts des autres greniers des directions d'Angers, Tours et Bourges et partie de celle d'Orléans, Paris, Louis-Denis Delatour, 1727.
- Arrêt contradictoire du Conseil d'Etat, qui déboute les maires et échevins de la ville de Tours, de la tierce opposition par eux formée à l'ordonnance contradictoire du sieur intendant de Tours… par laquelle les nommés Berthereau, Couturier et les gens du commun habitants de ladite ville, ont été condamnés à souffrir les visites… des commis aux Aides, 31 décembre 1754.
-
Bibliographie scientifique:
- François Dumas, La généralité de Tours au XVIIIe siècle. Administration de l’intendant du Cluzel (1766- 1783), Paris, Hachette, 1894.
- Micheline Huvet-Martinet, « La répression du faux-saunage dans la France de l'Ouest et du Centre à la fin de l'Ancien Régime (1764-1789) », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, t.84, 2, 1977.
- Brigitte Maillard, Les campagnes de Touraine au XVIIIe siècle. Structures agraires et économie rurale, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 1998.
- Rolande Collas, La contrebande du sel entre Touraine et Poitou (1680-1790), Chambray-les-Tours, CLD, 2000.
Touraine » (2023) in Marie-Laure Legay, Thomas Boullu (dir.), Dictionnaire Numérique de la Ferme générale, https://fermege.meshs.fr.
Date de consultation : 22/12/2024
DOI :