Marie-Laure Legay
Les
pays rédimés des droits de gabelle : depuis 1548,
certaines provinces comme la Marche, le
Limousin ainsi qu'une partie de l'Auvergne, mais aussi l’Angoumois, La Guyenne, l’Aunis, la Saintonge et le Poitou, soit le bon quart Sud-Ouest du royaume de
France, étaient placées sous ce régime. Le sel était
fourni par la Ferme générale qui commissionnait des
fournisseurs, marchands chargés d’approvisionner les dépôts de sel. L'édit
de juin 1660 portant
règlement pour les gabelles définit en son article
27 une limite de cinq lieues de distance des greniers en deça de
laquelle le sel ne pouvait être stocké.
Au-delà, les dépôts pouvaient être établis dans les villes
des pays rédimés. L’ordonnance de 1680, titre XVI
dressa la liste des dépôts
et des paroisses du ressort de chacun. La vente du sel
était libre et se faisait à prix marchand, mais les
habitants du ressort de chaque dépôt devait limiter leur
consommation à un minot par
an pour sept personnes, tant pour le pot et salière que pour les
salaisons. Les collecteurs de taille des paroisses
environnants les dépôts
transmettaient les rôles au juge. Des fournisseurs
détaillants achetaient le sel au dépôt et le vendaient sur
les marchés. La difficulté vint de ce que les détaillants
se multiplièrent en nombre ; des particuliers obtenaient
des autorisations du contrôleur et ces places se transmettaient dans les familles,
parfois par survivance aux femmes et aux enfants. La limite de 175 minots par fournisseur
était souvent dépassée et alimentait le faux-saunage. La
régie des dépôts fut donc révisée en
1722, en 1749,
puis en 1786, date à laquelle
on cala la régie des dépôts
sur celle des greniers.
Sources et références bibliographiques:
Marie-Laure Legay, « Pays rédimés » (2023) in Marie-Laure Legay, Thomas Boullu (dir.), Dictionnaire Numérique de la Ferme générale, https://fermege.meshs.fr.
Date de consultation : 20/05/2024
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