Thé
La contrebande du thé en Angleterre était encouragée par les autorités. Pour la
faciliter, on accorda à la compagnie des Indes un droit d’entrepôt
pour une partie des thés prévus pour cette destination,
sous couvert d’être destinés au royaume. Les thés destinés
au royaume étaient en effet initialement entreposés à
Boulogne, Calais, Morlaix et Saint-Malo, mais le droit
d’entrepôt fut étendu à Dieppe, Grandville, Cherbourg, Le Havre, Fécamp et Saint-Valéry sur Somme, ces
ports s’étant dit pareillement « à portée de faire le
commerce de contrebande en Angleterre ». Dans ces
entrepôts, on tenait un compte de tous les thés qui
paraissaient être sortis et l’on demandait aux négociants
les droits sur la base du compte. Pour une plus grande
fluidité comptable, la compagnie des Indes proposa à la Ferme générale une sorte
d’abonnement à ces droits. Des relevés furent donc
effectués sur les six années du bail Bocquillon et les six
années du bail Henriet pour connaître le rapport des
droits sur les thés, à partir des registres des bureaux de
la compagnie des Indes de Lorient et de Nantes :Droits perçus année
commune du bail Bocquillon en temps de paix : 50 555
livres ; droits restitués pour les thés sortis pour
l’Angleterre : 23 212 livres ; produit net pour la Ferme
générale : 27 343 livres ; Pour le bail Henriet (temps de
guerre) : année commune : 4 613 livres, pour les
restitutions : 5 326 livres, soit une restitution
supérieure au produit de 713 livres.
L’abonnement fut
convenu le 30 septembre 1766
entre le duc de Duras et les membres de la compagnie des
Indes d’une part, et
les fermiers généraux Etienne Gigault de Crisenoy, Roslin,
Jacques Roussel d’Erigny, Charles Mazières, Jean-Baptiste
Fournier, Ganthier, Faventiner : 30 000 livres par an pour
les deux dernières années du bail Prévost, puis 15 000
livres par an pour le bail suivant. Moyennant quoi, les
thés provenant de la Compagnie des Indes tirés de l’étranger pour garnir les
ventes d’Angleterre
restèrent sujets aux droits de 10 sous par livre (arrêt du
6 aout 1726) à l’arrivée,
comme les thés qui venaient sans passer par la Compagnie.
Ce principe de l’abonnement fut également utilisé pour lecafé.
Sources et références bibliographiques:
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Sources archivistiques:
- AN, G1 80, dossier 10, Mémoire sur les thés.
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Sources imprimées:
- Joseph Dufresne de Francheville, Histoire de la Compagnie des Indes, avec les titres de ses concessions et privilèges dressée sur les pièces authentiques, Paris, De Bure, 2 t., 1746, dont tome 1, p. 95.
- Vivent Magnien, Recueil alphabétique des droits de traite uniformes, etc., tome 3, Paris, 1786, p.137.
Thé » (2023) in Marie-Laure Legay, Thomas Boullu (dir.), Dictionnaire Numérique de la Ferme générale, https://fermege.meshs.fr.
Date de consultation : 22/12/2024
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