L’adjudicataire général était le prête-nom à qui le
Conseil du roi adjugeait les Fermes générales. Il
s’agissait souvent d’un avocat sous le nom duquel les
Fermiers généraux, qui étaient ses cautions, passaient le bail qu’ils faisaient avec le roi. Il
pouvait revêtir une autre profession, comme Jean Girardin,
valet de chambre du ministre Machault d’Arnouville.
L’adjudication se faisait à la chandelle, au plus offrant
et dernier enchérisseur ; elle désignait l’adjudicataire
qui, dans tous les cas, ne participait pas à
l’administration de la Ferme. Chaque bail était donc
désigné par le patronyme de l’adjudicataire ; il
correspondait également à une période de régie (six année
à partir de 1726), commençait
à la date de l’adjudication et finissait à la date de
résiliation. Se succédèrent ainsi le bail Fauconnet (1681-1687), le bail Domergue et Charrière (1687-1691), Pointeau (1691-1697), Templier (1697-1703), Ferreau (1703-1707), Isambert (1708-1713). Ce dernier bail fut adjugé à
Isambert par résultat du Conseil du 4 septembre 1708, mais il fut ensuite
arrêté que les intéressés en feraient la régie. Les baux
suivants furent désignés sous le nom de Nerville (1713-1715), Bonnet et Manis (1715-1718), Lambert (1718-1719). Le bail connu sous le nom d’Armand
Pillavoine confia les Fermes unies à la Compagnie des
Indes (1719-1720), mais la régie Cordier,
Girard et Simon prit le relais de janvier 1721 à juillet 1726. Après le bail rétroactif
dit bail des restes ou bail Bourgeois (1721-1726), se
succédèrent les baux Pierre Carlier (1726-1732),
Nicolas Desboves (1732-1738), Jacques Forceville (1738-1744), Thibault de La Rue (1744-1750), Jean Girardin et Bocquillon (1750-1756),
Pierre Henriet (1756-1762), Jean Jacques Prévost (1762-1768), Julien Alaterre (1768-1774),
Laurent David (1774-1780), Nicolas Salzard (1780-1786) et Jean-Baptiste Mager (1786-1791). C’est sous le
nom de l’adjudicataire qu’arrêts et jugements étaient
rendus en matière de fermes ; c’est également sous ce nom
que les Fermiers généraux présentaient leurs requêtes au
Conseil et qu’ils faisaient les poursuites et les
diligences nécessaires pour la perception des droits.
De même, les certifications et contrôles multiples
que la Ferme générale mettait en œuvre nécessitaient
l’emploi d’empreintes, marques, sceaux, plombs de
scellés… qui employaient le nom de l’adjudicataire,
à l’instar de celui identifié sous le nom de
Carlier, encore fermier du tabac en 1732), et Desboves, nouvel
adjudicataire à cette date.
Plomb de scellé de la
Ferme générale, 1732,
bureau de Caen